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La liturgie est-elle immuable ou non ?
Extrait de Joseph Ratzinger BENOÎT XVI

 

: la liturgie est-elle immuable ou non ? — en prenant l'exemple de la messe.

Nous ne pouvons nier que les choses changent plus dans la manière de comprendre l'Eucharistie

que ce qu'autorisent l'Eucharistie elle-même, ce qu'on sait des origines et ce que dit la foi traditionnelle.

 

 

 

On peut dire que nous sommes en pays de mission

,

il faudrait tout d'abord dire que la constitution sur la liturgie ainsi que le décret conciliaire sur les pays de mission réservent expressément la possibilité de s'adapter largement aux coutumes et aux traditions culturelles des peuples. C'est ainsi que le missel rénové pour les pays de mission ne donne qu'un cadre général et laisse une très grande liberté en vue de la réalisation locale en offrant une bonne quantité de choix possibles

.

Il s'agit uniquement de maintenir la même foi dans des conditions différentes et de la revivifier., autrement dit, il n'existe pas de formule qui soit parlante par elle-même.

 

La liturgie est, aux yeux de la plupart, bien plus pour chaque communauté un exercice de structuration où des groupes adéquats bricolent leurs propres « liturgies » d'une semaine sur l'autre avec un zèle souvent aussi admirable que déplacé. Mais toute réforme ne peut avoir de sens que si elle s'appuie sur un large public.

 

Tout le monde sait instinctivement que la liturgie ne peut être le produit ni d'un décret ecclésial ni même d'une savante érudition, mais que c'est parce qu'elle est le fruit de l'Église vivante que la liturgie est ce qu'elle est. :

 

participation active des croyants à la liturgie eucharistique. 

Que signifie participer activement ? Chanter, prier, suivre le prêtre : se mettre assis, debout, à genoux ? Il s'agit donc non seulement, comme autrefois, avant la première guerre mondiale, d'être présent en écoutant la chorale ou en priant le rosaire, mais d'être centré avec la communauté sur ce qui se passe à l'autel.

l'action ne consiste pas seulement dans l'alternance des stations debout, assis et à genoux, mais dans ce qui est vécu intérieurement et qui constitue l'action dramatique réelle de l'ensemble. « Prions » : voilà une invitation à un événement qui touche notre intériorité. « Élevons notre coeur » : cette parole et le fait de se lever en même temps n'est pour ainsi dire que la partie visible de l'iceberg. L'essentiel se passe dans les profondeurs, . 

 

 

Qu'est-ce que la messe ? Un repas fraternel ? Un sacrifice célébré en frères ? 

une metamorphose

 

 quelque chose se passe dans l'Eucharistie de l'Eglise, quelque chose qui dépasse toute sorte de célébration et de rassemblement humains, et même toute sorte de structuration liturgique propre aux communautés : le mystère de Dieu que Jésus-Christ nous a attribué par sa mort et sa résurrection. Tel est le fondement du caractère irremplaçable de l'Eucharistie et de son identité, , qui devrait simplement être placé sous un jour nouveau.

 

Recevoir le Christ, c'est porter en soi toutes les dimensions propres au Christ, si bien qu'on ne peut pas ramener cela à un processus physique. Or cette affirmation contient déjà la croyance en la Présence réelle.

 


La prière et la présence l'Eucharistie (II) - n°14 Novembre - Décembre 1977 - Page n° 39

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