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              La cène : Jésus n'a pas  inventé un rite nouveau:

             extrait du livre de HANS JÜNG « Jésus »

              

 

…On ne peut considérer concrètement le repas d'adieux, la dernière cène de Jésus, que sur la toile de fond de la longue série de repas dont ses disciples ont continué la tradition, même après Pâques. À partir de là, on peut déjà comprendre que Jésus n'a pas voulu, avec ce repas, instituer une nouvelle liturgie. La communion du repas devait se réaliser une nouvelle et dernière fois avec ceux qui, si longtemps, avaient cheminé, mangé et bu avec lui. Dans l'attente du royaume à venir et de son départ, Jésus a voulu prendre ce repas avec les siens.

 

Repas pascal ou non, les paroles singulières de Jésus ne sont certainement pas tombées du ciel en tant que paroles instituantes et sacrées, comme le suppose une certaine interprétation insouciante du contexte. Ces paroles s'inséraient d'emblée dans le déroulement rituellement ordonné d'un repas festif juif, tel qu'il est aujourd'hui encore largement célébré dans les familles juives.

-La parole relative au pain fait suite à la prière qui précède le repas principal: le maître de maison prononce la bénédiction sur le pain plat et rond, le rompt et partage les morceaux de l'unique pain entre les convives.

-La parole relative au vin fait suite à l'action de grâces qui clôt le repas: le maître de maison fait circuler la coupe de vin et en fait boire à chacun.

. Geste de communion que tout homme dans l'Antiquité pouvait comprendre sans même le secours de paroles.

 

 

Jésus n'a donc pas eu à inventer un rite nouveau: il lui a suffi de rattacher à un rite ancien un message nouveau et une signification nouvelle. Il renvoie le sens du pain et aussi - du moins d'après la version de Marc - du vin sur sa propre personne. Face à la mort imminente, il a interprété le pain et le vin comme des signes pour ainsi dire prophétiques de cette mort et donc de tout ce qu'il était, de ce qu'il avait fait et voulu: ce sont des signes de son sacrifice, du don de sa vie.

 
« Comme ce pain, mon corps sera rompu; comme ce vin rouge,
mon sang sera répandu ».

 

…. De même que le maître de maison fait participer à la bénédiction de la table ceux qui mangent le pain et boivent le vin, de même Jésus fait participer les siens à son corps livré à la mort(« corps» ou «chair », en hébreu comme en araméen, signifient toujours l'homme tout entier) et à son sang répandu pour «un grand nombre » (c'est-à-dire pour tous),

Ainsi les disciples sont inclus dans la destinée de Jésus, Sous le signe du repas, une communion nouvelle et permanente est instaurée entre Jésus et ses disciples, une Alliance nouvelle est fondée.

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